Les travailleurs des Centres de santé de référence (Csref) des 6 communes du district de Bamako observent, depuis hier, un arrêt de travail. Les syndicalistes, qui n’auraient pas déposé un préavis dans ce sens, sont brusquement montés au créneau pour exiger la satisfaction du point 4 contenu dans le procès verbal de conciliation de 2017.
Ils réclament 30% des recettes générées par les Csref. Des rencontres avaient été organisées entre le gouvernorat de Bamako, la Plateforme des syndicats de la santé du Mali (PLASSMA), la Coordination régionale du district de Bamako (qui regroupe le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille et d’autres syndicats) pour discuter de la question.
Les syndicalistes, qui semblent être décidés, à obtenir satisfaction ne laissent filtrer aucune information sur la durée de leur arrêt de travail qui prend des proportions d’une grève sauvage dans certains Csref, comme celui de la Commune IV. Les malades et autres usagers de cet établissement étaient simplement éconduits sans aucune explication sur les raisons de l’arrêt de travail. « Nous observons une grève », explique un agent à une femme qui avait conduit son enfant en consultation.
Notre équipe de reportage a sillonné quelques Csref pour s’enquérir de l’évolution de la grève des médecins dans ces structures qui représentent aussi un maillon essentiel de la chaîne des soins.
Au Csref de la Commune IV, le constat est désolant. Si les premiers responsables du centre étaient sur place, le personnel soignant a brillé par son absence. Par contre, les patients venus pour des consultations et autres usagers de l’établissement de soins ont été contraints de rebrousser chemin, du fait de la grève.
Sur place, nous avons approché un agent de santé qui a requis l’anonymat. Il a expliqué que les rencontres tenues les 5, 11 et 20 juin 2019 dans la salle de réunion de la direction régionale de la Santé du district de Bamako ont permis aux différentes parties de s’accorder sur des points essentiels. Il a été convenu la restitution des primes et avantages des agents socio-sanitaires dans les 6 Csref de Bamako et le maintien des ristournes à 30% des recettes générées par les structures de soins en fonction de l’indice salarial.
C’est ce dernier point qui n’a pas été correctement appliqué par les maires des communes de Bamako. Il est utile de préciser, à ce niveau, que depuis le transfert des compétences dans le cadre de la décentralisation, la gestion des Csref relève des maires.
Le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, avait ventilé une lettre circulaire demandant aux médecins chefs des centres de santé de référence de payer ces ristournes conformément au procès verbal de conciliation. Malheureusement, les médecins chefs ne peuvent décider sans l’accord des collectivités.
Au Csref de la Commune II, le constat est le même. Un agent de l’administration a rappelé aussi que le motif de la grève est la non satisfaction du point relatif aux 30% des recettes brutes générées par les centres. Mais, il reconnaît toute la difficulté à ce niveau et explique que les structures aussi ont des charges à supporter dont il faut tenir compte.
A en croire certaines sources, les pourparlers se poursuivront, aujourd’hui, en vue de dénouer la crise. Les malades et autres usagers des Csref ne demandent pas plus qu’une reprise du travail
Siné S. TRAORE
Source : L’ESSOR